SITP
Journal N°13 Novembre 2007
Pour
un syndicalisme responsable.
Notre syndicat
siège depuis 13 années dans les
C.A.P centrales d’huissiers, et maintenant d’inspecteurs.
C’est dire
que ses représentants ont une réelle expérience des organismes de
gestion paritaire des personnels, où ils ont pu, de longue date, mettre en
pratique les principes fondateurs de leur action syndicale.
Au cours de
toutes ces années, notre souci constant a été de défendre réellement les
intérêts collectifs de notre catégorie –les huissiers et maintenant les
inspecteurs- en évitant les revendications extravagantes destinées à
amuser les gogos et à capter leurs bulletins de vote. Nous avons au
contraire, au cours de ces 13 dernières années, formulé des demandes réalistes,
porteuses de bénéfices tant pour les intéressés que pour l’administration,
et nous les avons fait aboutir à force de patience et de détermination.
Notre souci
constant a aussi été, au sein de la C.A.P nationale, de défendre au mieux
les intérêts individuels, quand ils le méritaient et qu’ils étaient
dignes d’intérêt. Dans ces cas, nous l’avons fait avec l’efficacité
que donne le crédit moral que l’on accorde au défenseur qui
choisit
ses causes avec discernement.
En revanche,
nous considérons que le syndicalisme a tout à perdre à croire que son rôle
est de soutenir envers et contre tous certains cadres, qui constituent un
problème insoluble pour leurs collègues de bureau, le personnel qu’ils
encadrent, leur hiérarchie et au final la réputation de toute la corporation.
Ces propos ne
manqueront pas de heurter les tenants d’un mode de pensée conventionnel, formés
aux principes d’un populisme compassionnel parfaitement manichéen. Nous en
prenons le risque, certains que vous êtes nombreux, dans la catégorie A, à
partager nos valeurs.
Ne manquez pas, par votre vote du
4 décembre 2007, à nous confirmer dans notre représentation du personnel
dans la CAP centrale n°6 des inspecteurs.
Les
représentants du personnel en C.A.P :
En ce qui
concerne le recrutement des agents de catégorie A, nous pensons qu’il importe
avant tout que le futur cadre, lauréat du concours, présente un minimum d’adéquation
avec son statut de fonctionnaire, dans ses aspirations personnelles et dans sa
conception de sa mission. Il est évident que le système du concours peut
conduire à recruter des individus pourvus de bonnes capacités intellectuelles,
mais inadaptés à la vie administrative dans ses différents aspects.
Quand ces problèmes
sont mis en évidence dès la formation à l’E.N.T, et conduisent certains
stagiaires à des résultats catastrophiques, il n’est de l’intérêt de
personne, pas même des intéressés qui ont manifestement fait une erreur de
choix, de persévérer.
La simple
expression de ce point de vue par notre syndicat a le don de susciter des réactions
vives d’autres organisations syndicales ; mais réfléchissons de manière
dépassionnée et logique au problème, et posons-nous quelques questions de
simple bon sens :
-quel est
l’avantage pour un candidat qui s’est manifestement trompé de voie, de se
retrouver pendant 40 ans à exercer une activité qui ne lui convient pas et
dans laquelle il ne pourra trouver aucune satisfaction personnelle ?
N’est-il pas plus honnête d’éviter la titularisation, plutôt que de gérer
ensuite au fil des ans des problèmes récurrents ? Ne vaut-il pas mieux
que ce candidat égaré reprenne sa recherche d’un emploi adapté à sa
personnalité dans lequel il pourra s’épanouir, sachant qu’il s’agit en
l’occurrence de diplômés qui n’ont pas de difficultés majeures à trouver
autre chose ?
-quel est l’avantage pour notre administration de recruter des agents de catégorie A qui à priori vont poser des problèmes d’autant plus aigus qu’ils font partie de l’encadrement, et auront vocation à assumer des responsabilités et gérer du personnel ? Et l’impact sur les relations sociales doit-il être négligé
Rappelons pour
clore le débat que ces problèmes touchent un nombre extrêmement réduit de
cadres recrutés par voie de concours.
Les C.A.P
voient venir quelques problèmes individuels d’agents qui, en cours de carrière,
ont commis des fautes parfois assez lourdes mais qui peuvent souvent
s’expliquer par un contexte particulier. Dans cette hypothèse, nous pensons
que le rôle du syndicat est de tout mettre en œuvre pour défendre l’agent
concerné, afin que l’administration lui offre une vraie deuxième chance.
Nous avons
maintes fois déploré que l’administration, dans sa marche toujours
formaliste et lente, ne prenne pas mieux en compte, et surtout plus rapidement,
les problèmes personnels de ses agents. C’est ainsi que des mutations, y
compris pour rapprochement d’époux, tardent parfois longtemps, que des
affectations géographiques malcommodes perdurent par la faute de potentats
locaux indifférents aux problèmes quotidiens, que des affectations
fonctionnelles aberrantes se font dans l’ignorance des préférences et des
compétences de l’intéressé.
Sur ces points,
nous estimons que notre action doit être la plus forte possible, et la plus
convaincante. C’est ainsi que nous avons maintes fois fait valoir qu’il
fallait améliorer le fonctionnement et la fluidité de la gestion du personnel,
dans l’intérêt bien compris, et en définitive convergeant, de nos collègues
et de l’administration. En effet, cette dernière doit comprendre qu’elle
n’a aucun bénéfice à traiter ses agents sans prendre suffisamment en compte
leurs situations personnelles, et l’harmonie dans leur relation avec le
travail.
Il n’est pas
admissible que des difficultés réelles soient traitées parfois avec lenteur,
voire une certaine indifférence.
Les C.A.P ont
à connaître parfois des recours de fonctionnaires qui, après s’être rendus
insupportables à leurs collègues, à leurs subalternes, à leur hiérarchie,
souvent les trois à la fois, s’émeuvent d’être insuffisamment valorisés
et promotionnés, cherchant à se faire passer pour des victimes.
C’est
heureusement rare, mais notre liberté de pensée nous conduit, dans ce cas, à
ne pas craindre d’exercer notre esprit critique, et notre liberté de parole
à en faire état. Libre à d’autres organisations syndicales de considérer
que l’administration a toujours tort, et que, recrutés par voie de concours,
tous les fonctionnaires sont nécessairement exceptionnels.
Les représentants du personnel en C.A.P :
Les C.A.P, même
centrales, ont vocation à régler les questions de personnel, notamment de
mutations, d’affectation, de notation, plus rarement de procédures
disciplinaires. Toutefois, par la proximité avec l’administration qu’elles
offrent aux organisations syndicales qui y sont représentées, elles permettent
de faire passer des messages et d’évoquer des questions d’ordre général.
Au risque de
nous répéter, nous pensons que les revendications démesurées ne servent à
rien ; pire, elles desservent leurs auteurs, les entourant d’une aura
d’irresponsabilité démagogique. Une fois proférées, elles repartent dans
l’oubli, puisque chacun sait qu’elles n’ont aucune chance de réalisation.
Au contraire,
nous avons pour objectif constant de calibrer des demandes concrètes, ciblées
et réalisables pour ouvrir les discussions sur une question donnée ;
d’avancer pas à pas ; de mettre à profit les opportunités qui peuvent
se présenter : c’est la seule méthode qui marche et qui donne des résultats.
Nous avons rencontré, au cours de ces 13 années, une
majorité de représentants de l’administration dotés d’une réelle volonté
d’ouverture sociale, mais souvent bloqués par leur timidité à l’égard du
système réglementaire. Par un dialogue constructif et confiant, nous avons pu
faire avancer des dossiers, les représentants du personnel et ceux de
l’administration restant chacun à leur place, mais chacun comprenant les
arguments et les difficultés de l’autre partie. Et tous ayant un minimum de
confiance en l’autre, sans quoi les progrès ne sont pas possibles.
Nous ne pensons
pas que l’opposition permanente, le vote contre systématique même quand le
compromis retenu est satisfaisant, le procès d’intention permanent à l’égard
d’une administration perçue comme ennemie plutôt que partenaire, soit la méthode
la plus productive. Elle génère cette « société de défiance »
qui cause tant de dommages dans les relations sociales de notre pays.
Tout au plus
permet-elle de rédiger quelques libelles vengeurs sans lendemains.
Si, comme nous,
vous pensez :
-
que le dialogue constructif est préférable
à l’opposition de principe
-
que la méfiance réciproque ne mène à
pas grand chose
-
que les représentants en CAP doivent
avoir une approche pragmatique des problèmes
Vous confirmerez, par votre vote du 4 décembre 2007,
notre représentation des
inspecteurs en C.A.P centrale n°6