DE L'HUISSIER DU TRESOR PUBLIC
Les Inspecteurs Principaux
de la DGI préparent la conquête de la DGCP
Dans
une lettre qui mêle l’arrogance et la menace, l’association des I.P de
la D.G.I exige du pouvoir politique, sous le couvert d’une fusion
partielle des seules missions fiscales, l’annexion pure et simple de 9000
agents du Trésor Public qui sont en charge des produits « contributions
directes » et qui, d’après cette association « selon les études
en cours, rejoindraient la DGI »
A considérer
l’état d’esprit franchement colonialiste des rédacteurs de la lettre de
l’association, qui reflète sans doute celui des cadres supérieurs des impôts,
on peut commencer à se faire du souci pour les malheureux agents qui
viendraient à être annexés par cette administration, même si la « bienvenue »
leur est déjà souhaitée.
Qu’on en juge :
à l’appui d’une démonstration fondée sur un argumentaire qui se veut
implacable mais qui demeure simpliste, ces IP expliquent que les missions
nouvelles qu’ils ont repris à notre administration sont maintenant remplies
avec un « meilleur taux de recouvrement » (sous entendu qu’avant,
c’était pas terrible…), et qu’ils sont « les véritables pilotes
dans la mise en place des hôtels de finances en raison de leur forte motivation »
Voilà pour
l’arrogance et le contentement de soi.
Quant à la
menace, elle n’est même pas dissimulée.
Interprètes
des simples agents, qui aux impôts ne doivent pas être capables de se faire
une opinion personnelle en dehors de leur hiérarchie, ils mettent en garde les
décideurs politiques : « la fusion globale ne correspond pas aux
attentes des agents de la DGI …elle est massivement rejetée par les agents de
la DGI » et pour finir en beauté « elle porte en elle les germes
d’un conflit social très fort»
Décidément très
en verve, et certainement doués du don de lire dans la pensée non seulement de
leurs agents mais aussi des usagers, nos IP de la DGI soulignent que l’option
qu’ils soutiennent, à savoir la fusion fiscale et non pas globale, est celle
qui « correspond à l’attente forte des usagers » !
En fin de leur
morceau de bravoure, pour conclure avec une hypocrisie touchante, les voilà qui
écrivent encore que « les inspecteurs principaux de la DGI respecteront
en toute hypothèse les décisions des autorités politiques » :
autrement dit, nous, on a une carrière, le « conflit social très fort »,
évoqué plus haut, c’est pour les petits soldats de la base !
Nous plaignons
par avance les malheureuses victimes d’une annexion par la DGI dans le cadre d’une fusion partielle, et notre
syndicat demande avec force une fusion globale des deux administrations.
Michel DURAND
N.B :
Les I.P sont environ 7 fois plus nombreux, en proportion des effectifs, à la
DGI qu’à la DGCP ; le corps est donc nettement moins élitiste que chez
nous, il est au demeurant accessible par liste d’aptitude. L’état
d’esprit que reflète l’association des IP est celui d’une population
assez nombreuse (2000 agents) et donc représentative des cadres supérieurs
« de base ».
IL
FAUT REVALORISER LE A NON COMPTABLE !
Ce sujet, auquel nous tenons beaucoup,
sera le point d’orgue de notre action syndicale pour les années à venir.
La catégorie A est en train de connaître
un profond changement, qui tient à deux facteurs
principaux : le premier, un accroissement du recrutement, et le
second, la raréfaction des débouchés comptables.
Quand l’architecture du corps se
modifie, les trajectoires individuelles sont elles aussi forcément affectées.
Longtemps, les A non comptables se sont contentés de la modicité de leurs
primes en échange de la perspective de carrière, avec notamment la possibilité
d’accéder à un poste comptable ; aujourd’hui, à cause de la
fermeture des petites unités, et de la spécialisation, on assiste à la raréfaction
des ces débouchés. La plupart des inspecteurs recrutés aujourd’hui ne
seront probablement jamais comptables.
On peut certes le regretter, mais cela ne
sert pas à grand-chose, face à une évolution inéluctable que personne ne
peut vraiment empêcher. Les protestations et les rodomontades n’y feront
rien, en tout cas pas grand-chose. Fidèle à son attitude réaliste, notre
syndicat préfère essayer de trouver des solutions que ressasser des slogans usés.
Alors, que faire ?
Il faut revaloriser les fonctions du A
non comptable.
Cela passe par une reconnaissance des
fonctions, qui, pour le moment, n’est pas vraiment de mise.
Qui viendrait pourtant à nier le rôle
essentiel dans la gestion quotidienne d’une trésorerie de l’adjoint, alors
que cette catégorie est mal aimée des notateurs et de la promotion ? le
plus souvent, il gère le personnel, assure la marche quotidienne sans autre
reconnaissance que l’estime, au mieux, du chef de poste.
Qui pourrait nier le rôle des chefs de service et de
tous les autres acteurs de catégorie A, trop souvent enfermés dans des rôles
de pseudo cadres, sans marges de manœuvre, sans possibilités d’initiatives,
ni la moindre influence participative sur la marche de leur administration.
La reconnaissance des fonctions passe par
une augmentation substantielle des primes du A non comptable, qui marque
clairement l’importance du travail effectué par cette catégorie.
Qu’on ne nous dise pas qu’il n’y a
pas d’argent : la suppression des perceptions dégage inévitablement des
marges de manœuvre, par le glissement d’un pourcentage de plus en plus faible
de comptables, de même que la réduction des effectifs.
La réforme en cours a commencé bien timidement, de manière peu significative,
par les TP non comptables. Il faut d’urgence l’étendre à tout le A non
comptable, pour un montant qui ne soit pas symbolique : à la suite du
sondage que nous avions initié, un consensus se dégageait sur l’objectif de
combler la moitié environ de la disparité actuelle, soit environ 300 €
par mois pour un inspecteur.
Qu’on ne
s’y trompe pas, la revalorisation des métiers difficiles et souvent ingrats
du A non comptable n’est pas une attaque contre les comptables, qui doivent
conserver leur rémunération, et pas davantage contre notre Direction, bien
indolente en cette matière parce qu’elle ne parvient pas à comprendre le
retour qu’elle aurait dans la motivation des agents, qui ont un peu trop
souvent le sentiment de ne pas avoir toute la reconnaissance qu’ils
attendent.