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  LA LETTRE
                                         


DE L'HUISSIER DU TRESOR PUBLIC

N° 47 OCTOBRE 2007 : Lettre d’informations réservée aux adhérents du Syndicat des Inspecteurs du Trésor Public - 16 rue Notre Dame des Victoires 75097 PARIS Cedex 02 

Tél : 01 44 50 47 25   Télécopie : 01 44 50 47 16 Le Syndicat des Inspecteurs du Trésor Public est affilié à la Fédération Nouvelle des Syndicats Professionnels - MINEFI

                                                                                                                                   

Les Inspecteurs Principaux de la DGI préparent la conquête de la DGCP

 

Dans une lettre qui mêle l’arrogance et la menace, l’association des I.P de la D.G.I exige du pouvoir politique, sous le couvert d’une fusion partielle des seules missions fiscales, l’annexion pure et simple de 9000 agents du Trésor Public qui sont en charge des produits « contributions directes » et qui, d’après cette association « selon les études en cours, rejoindraient la DGI »

A considérer l’état d’esprit franchement colonialiste des rédacteurs de la lettre de l’association, qui reflète sans doute celui des cadres supérieurs des impôts, on peut commencer à se faire du souci pour les malheureux agents qui viendraient à être annexés par cette administration, même si la « bienvenue » leur est déjà souhaitée.

Qu’on en juge : à l’appui d’une démonstration fondée sur un argumentaire qui se veut implacable mais qui demeure simpliste, ces IP expliquent que les missions nouvelles qu’ils ont repris à notre administration sont maintenant remplies avec un « meilleur taux de recouvrement » (sous entendu qu’avant, c’était pas terrible…), et qu’ils sont « les véritables pilotes dans la mise en place des hôtels de finances en raison de leur forte motivation »

Voilà pour l’arrogance et le contentement de soi.

Quant à la menace, elle n’est même pas dissimulée.

Interprètes des simples agents, qui aux impôts ne doivent pas être capables de se faire une opinion personnelle en dehors de leur hiérarchie, ils mettent en garde les décideurs politiques : « la fusion globale ne correspond pas aux attentes des agents de la DGI …elle est massivement rejetée par les agents de la DGI » et pour finir en beauté « elle porte en elle les germes d’un conflit social très fort»

Décidément très en verve, et certainement doués du don de lire dans la pensée non seulement de leurs agents mais aussi des usagers, nos IP de la DGI soulignent que l’option qu’ils soutiennent, à savoir la fusion fiscale et non pas globale, est celle qui « correspond à l’attente forte des usagers » !

En fin de leur morceau de bravoure, pour conclure avec une hypocrisie touchante, les voilà qui écrivent encore que « les inspecteurs principaux de la DGI respecteront en toute hypothèse les décisions des autorités politiques » : autrement dit, nous, on a une carrière, le « conflit social très fort », évoqué plus haut, c’est pour les petits soldats de la base !

Nous plaignons par avance les malheureuses victimes d’une annexion  par la DGI dans le cadre d’une fusion partielle, et notre syndicat demande avec force une fusion globale des deux administrations.

 

Michel DURAND

 

N.B : Les I.P sont environ 7 fois plus nombreux, en proportion des effectifs, à la DGI qu’à la DGCP ; le corps est donc nettement moins élitiste que chez nous, il est au demeurant accessible par liste d’aptitude. L’état d’esprit que reflète l’association des IP est celui d’une population assez nombreuse (2000 agents) et donc représentative des cadres supérieurs « de base ».

 

IL FAUT REVALORISER LE A NON COMPTABLE !

 

Ce sujet, auquel nous tenons beaucoup, sera le point d’orgue de notre action syndicale pour les années à venir.

La catégorie A est en train de connaître un profond changement, qui tient à deux facteurs  principaux : le premier, un accroissement du recrutement, et le second, la raréfaction des débouchés comptables.

Quand l’architecture du corps se modifie, les trajectoires individuelles sont elles aussi forcément affectées. Longtemps, les A non comptables se sont contentés de la modicité de leurs primes en échange de la perspective de carrière, avec notamment la possibilité d’accéder à un poste comptable ; aujourd’hui, à cause de la fermeture des petites unités, et de la spécialisation, on assiste à la raréfaction des ces débouchés. La plupart des inspecteurs recrutés aujourd’hui ne seront probablement jamais comptables.

On peut certes le regretter, mais cela ne sert pas à grand-chose, face à une évolution inéluctable que personne ne peut vraiment empêcher. Les protestations et les rodomontades n’y feront rien, en tout cas pas grand-chose. Fidèle à son attitude réaliste, notre syndicat préfère essayer de trouver des solutions que ressasser des slogans usés.

Alors, que faire ?

Il faut revaloriser les fonctions du A non comptable.

Cela passe par une reconnaissance des fonctions, qui, pour le moment, n’est pas vraiment de mise.

Qui viendrait pourtant à nier le rôle essentiel dans la gestion quotidienne d’une trésorerie de l’adjoint, alors que cette catégorie est mal aimée des notateurs et de la promotion ? le plus souvent, il gère le personnel, assure la marche quotidienne sans autre reconnaissance que l’estime, au mieux, du chef de poste.

Qui pourrait nier le rôle des chefs de service et de tous les autres acteurs de catégorie A, trop souvent enfermés dans des rôles de pseudo cadres, sans marges de manœuvre, sans possibilités d’initiatives, ni la moindre influence participative sur la marche de leur administration.

La reconnaissance des fonctions passe par une augmentation substantielle des primes du A non comptable, qui marque clairement l’importance du travail effectué par cette catégorie.

Qu’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas d’argent : la suppression des perceptions dégage inévitablement des marges de manœuvre, par le glissement d’un pourcentage de plus en plus faible de comptables, de même que la réduction des effectifs.

La réforme en cours  a commencé bien timidement, de manière peu significative, par les TP non comptables. Il faut d’urgence l’étendre à tout le A non comptable, pour un montant qui ne soit pas symbolique : à la suite du sondage que nous avions initié, un consensus se dégageait sur l’objectif de combler la moitié environ de la disparité actuelle, soit environ 300 € par mois pour un inspecteur.

Qu’on ne s’y trompe pas, la revalorisation des métiers difficiles et souvent ingrats du A non comptable n’est pas une attaque contre les comptables, qui doivent conserver leur rémunération, et pas davantage contre notre Direction, bien indolente en cette matière parce qu’elle ne parvient pas à comprendre le retour qu’elle aurait dans la motivation des agents, qui ont un peu trop souvent le sentiment de ne pas avoir toute la reconnaissance qu’ils attendent.

 

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