FUSION DGI / DGCP

POUVOIR D’ACHAT

Il faut lier ces deux dossiers !

 

La fusion des deux directions générales, Impôts et Trésor, a maintenant une longue histoire : souvenez vous de la réforme lancée par C. SAUTTER alors Ministre, sur les bases des conclusions de la « Mission 2003 », des réactions qu’elle suscita, et pour finir de la démission du Ministre.

Certains ont alors crié victoire… mais quelle victoire, hormis la démission d’un Ministre ?

A peine remplacé, le nouveau Ministre L. FABIUS, et tous ses successeurs ensuite, mettaient en œuvre les « machins » que nous connaissons bien depuis, accueil commun, hôtel des finances, informatiques communes, changements incessants de périmètre des compétences, réunions de travail entre les deux directions, et j’en passe des meilleures, pour arriver, en quelques années, à une situation de confusion, de remise en cause permanente, et de lassitude des agents.

Pendant toute cette durée, bien qu’il y eut des changements politiques, le mouvement se déroula avec une belle continuité, pour aboutir aujourd’hui à une quasi évidence, ressentie par tout le réseau, que tous les systèmes alambiqués mis en place pour suppléer à une fusion qui n’osait pas dire son nom ne fonctionnent pas bien, et qu’il faut faire autre chose.

Devinez quoi : une fusion pure et simple, bien évidemment.

Voilà comment on contourne l’obstacle, avec de la constance, un peu de temps et d’habileté.

La leçon à tirer de cette histoire est que certaines évolutions sont inéluctables, qu’elles restent constantes au-delà des alternances politiques, et que vouloir les empêcher ne sert à rien, si ce n’est à s’offrir quelques satisfactions temporaires d’amour propre ; dans le bon sens commun, on appelle ça : reculer pour mieux sauter.

Alors, comment va se faire cette fusion, puisqu’on parle d’une alternative entre une annexion des missions de recouvrement de l’impôt du Trésor Public à la DGI, ou une fusion pure et simple des deux administrations. Nous pensons que cette dernière solution est très probable, l’autre rappelant trop de mauvais souvenirs, et se révélant en fin de compte plus compliquée à mettre en œuvre.

Osons le dire, et ne pas nous mêler au chœur des lamentations : la fusion de la DGI et de la DGCP ne sonne pas le glas de la République, la séparation ordonnateur comptable en matière de recouvrement ne concerne plus qu’une petite partie des montants recouvrés (la TVA et l’IS notamment étant d’ores et déjà recouvrés par la DGI, sans que cela génère une situation de mise en péril des libertés), l’usager aura une meilleure lisibilité de ses interlocuteurs, alors qu’il a du mal à comprendre aujourd’hui de ne pas payer tous ses impôts au même endroit.

Pour les agents, la fusion ouvrira une palette beaucoup plus large de missions, qui devrait permettre à chacun de mieux valoriser ses compétences et ses goûts, ou de mieux satisfaire une volonté de changement de fonction, ou bien d’affectation géographique.

Nous ne voulons pas tomber non plus dans un optimisme béat : les syndicats doivent se battre. Mais ils ne doivent pas se tromper de combat, et mener des luttes d’arrière garde pour retarder une fois encore le changement, en outrepassant leur mandat, qui n’est pas de s’opposer aux choix politiques d’une représentation nationale élue, mais de défendre les agents qu’ils représentent. Nous devons nous battre pour que la fusion se déroule dans de bonnes conditions, que les meilleures situations, dans chaque administration respective, soient retenues pour l’ensemble des agents fusionnés : c’est ainsi que certaines primes du B et du C, plus généreuses à la DGI, doivent être appliquées à tous ; de la même manière pour certains défraiements, notamment du A. Une prime spécifique de fusion doit être mise en place, qui doit remplir la promesse de faire bénéficier les agents des gains de productivité.

Voilà ce que nous demanderons, et aussi que la fusion soit l’occasion de revoir, dans son ensemble, le système d’avancement avec déblocage des tableaux d’avancement, extension des plans de qualification, amélioration des carrières. Puisque notre Président dit partout qu’il faut mieux payer le travail, prenons-le au mot.

On le voit, il y a lieu de se mobiliser pour faire évoluer notre pouvoir d’achat en utilisant l’opportunité de la fusion qui se prépare ; c’est le seul moyen d’aboutir à des gains tangibles. On peut en effet espérer de nos Directions des mesures catégorielles favorables pour faciliter le passage des réformes, mais il ne faut guère compter sur des mesures générales : depuis plus d’une année de revendications, discussions, réunions, annonces, actions communes ou pas, rien de tangible n’est sorti sur le rattrapage du pouvoir d’achat par des mesures générales sur la valeur du point d’indice.

Et franchement, vu l’état du Budget et de l’opinion publique, il n’y a pas grand-chose à espérer.

Alors, ne nous trompons pas, ne menons pas deux combats séparés et perdus d’avance en refusant la fusion et en demandant une revalorisation du point d’indice, mais au contraire lions notre acceptation de la fusion à une amélioration substantielle de nos conditions de rémunération.

Il s’agit là d’un authentique projet syndical. Aidez nous à le mettre en œuvre !

 

Le 4 décembre 2007  ,    Votez SITP