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SYNDICAT DES INSPECTEURS ET HUISSIERS DU TRESOR PUBLIC

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édité par le Syndicat des Inspecteurs et Huissiers du Trésor Public, affilié à la Fédération Nouvelle des Syndicats Professionnels - Minéfi 
16 rue Notre Dame des Victoires – 75097 PARIS Cedex 02 – Tel : 01 44 50 47 25 – Fax : 01 44 50 47 16.

Directeur de la Publication : G. LABERGERIE – ISSN : 1163-7811 – N° de Commission Paritaire : 3610D73S – Imprimé au siège – Dépôt Légal : novembre 2006


N° 6 : novembre 2006

REFORME INDEMNITAIRE : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

 

Une importante réunion avait lieu ce 13 novembre avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives, concernant la réforme du régime indemnitaire des huissiers.

La DGCP a tout d’abord annoncé que la réforme statutaire était en bonne voie : le décret, après passage en CTPM, est maintenant devant le Conseil d’Etat. Compte tenu des délais, il est cependant peu probable que ce texte soit publié avant le 1° janvier : la réforme se fera donc dans le courant de l’année 2007.

Jusque là, pas de surprise, on commençait à se douter que les délais ne pourraient être tenus.

La surprise vient plutôt de la date de prise d’effet du nouveau système indemnitaire, qui n’aura pas lieu au premier janvier, alors qu’il avait été dit plusieurs fois qu’il était souhaitable, voire indispensable de faire coïncider le changement avec un exercice, pour des questions évidentes de gestion.

La proposition de votre syndicat de mettre en place la réforme indemnitaire dès le premier janvier, même si la réforme du statut devait attendre encore quelques mois,  avait pourtant le mérite de la simplicité et de la logique fonctionnelle. Elle n’a pas été retenue, la DGCP  préférant la mise en place d’une rutilante usine à gaz : l’année sera coupée en deux, le changement de statut conditionnant la mise en place du régime indemnitaire nouveau. Il y aura donc deux régimes indemnitaires concurrents sur 2007.

Une fois de plus, les délais ne sont pas respectés, et les adaptations donnent lieu à des procédures compliquées. Espérons que ce soient les seuls désagréments que nous ayons à subir, et que tout cela soit réglé avant la période électorale, faute de quoi les pires craintes exprimées sur la mise en place de la réforme par certains, se révèleraient fondées.

                                                                                                            Michel DURAND

 

ARTICULATION DE LA REFORME

 

On  vient de le voir, 2007 devrait connaître deux périodes : une première période sous le régime ancien de l’indemnité à l’acte, une autre période sous le régime nouveau de l’indemnité forfaitaire, en partie modulable.

Il semblerait que des dispositions soient prises pour que les indemnités à l’acte perçues dans la première période viennent s’imputer sur la part modulable payée en deuxième période, de manière à ce que le cumul des deux ne puisse dépasser le montant total de 100% de la part modulable (sauf peut-être si les indemnités d’actes dépassent elles mêmes déjà ce montant)

 

MONTANT : une bonne nouvelle

 

Rappelons que  les indemnités forfaitaires seront constituées d’une part fixe et d’une part variable.

Le total des deux sera arrêté à un montant déterminé par la moyenne des trois dernières années connues, qui s’établissait à 8145.70 € pour 2002,2003,2004, et s’établit à 8747.32 € pour 2003, 2004, 2005, donc en légère augmentation.

La déclinaison des primes en fonction des échelons n’est pas encore faite par la DGCP, on conserve pour l’instant les grilles qui avaient été données au printemps dernier, et qui seront donc légèrement modifiées.

Rappelons que la part variable s’établira, selon les échelons, entre 2600 et 4000 € par an, et sera attribuée selon une série de critères que nous communiquons ci-après.

DETERMINATION DE LA PART VARIABLE : un cadre raisonnable

Huissiers du Trésor public

Modulation du régime indemnitaire

Grille d’analyse intégrant les propositions formulées par les organisations syndicales
le 11 mai 2006

 

L’activité de l’huissier est appréciée au travers de 4 critères. Pour chacun des critères, le TPG indiquera si l’huissier obtient des résultats dans la norme, inférieurs à la norme ou supérieurs à la norme.

L’appréciation porte sur l’ensemble des activités exercées par l’huissier conformément au décret relatif à l'exercice des poursuites pour le recouvrement des créances publiques.

Elle prend en compte l’environnement administratif et matériel dans lequel l’huissier exerce : il dispose ou non d’un secrétariat, il saisit lui-même les états de poursuite dans THEMIS ou non…

Critère 1 : Volume d’activité

Indicateur : Nombre d’actes[1] notifiés par l’huissier dans l’année.

Norme : environ 2 500 par an et par huissier.

Cette norme doit être adaptée en fonction des facteurs suivants :

Facteurs à prendre en compte :

-          Situation professionnelle de l’huissier : la norme correspond à un huissier notifiant des actes de poursuites à temps complet. Elle doit être adaptée si l’huissier exerce en outre d’autres attributions prévues par le décret relatif à l'exercice des poursuites pour le recouvrement des créances publiques.

-          Situation personnelle de l’huissier : la norme correspond à un huissier exerçant à temps complet. Elle doit donc être adaptée si l’agent exerce à temps partiel, s’il s’est absenté pour maladie…

-          Configuration géographique : la norme est établie pour un huissier exerçant en zone urbaine. Il convient de la relativiser dans le cas d’une zone rurale, étendue ou à géographie difficile (zone montagneuse) : en effet, les temps de déplacement ou les conditions météorologiques ne permettent pas un rythme aussi soutenu qu’en l’absence de telles contraintes.

-          Volume de dossiers remis à l’huissier : l’huissier ne maîtrise pas le flux des dossiers qui lui sont remis. Il peut arriver que le nombre de dossiers remis à l’huissier par les trésoreries en une année ne permette pas à l’huissier de notifier un nombre d’actes correspondant à la norme. Lorsque tel sera le cas, la norme devra, pour l’huissier considéré, correspondre au nombre d’actes notifiés. Il convient aussi de tenir compte, le cas échéant, du handicap pour l’huissier d’une remise massive de dossiers en fin d’année.

-          Type de saisie demandé : Certains huissiers sont amenés à notifier en masse des saisies attribution car leur périmètre d’activité comprend, par exemple, un centre CCP ou une CAF. Lorsque tel est le cas, la norme doit être réévaluée pour prendre en compte cette particularité. La norme doit également être adaptée pour un HTP qui aurait à signifier un nombre très inhabituel de saisies complexes.

 

Critère 2 : Délai moyen de réalisation des poursuites

Indicateur : Nombre de dossiers traités en moins de 3 mois / Nombre total de dossiers

Norme : Indicateur supérieur ou égal à 80 %.

Nota : le décompte du délai débute à la date de remise effective du dossier à l’huissier.

Cette norme doit être adaptée en fonction des facteurs suivants :

Facteurs à prendre en compte :

-          Situation personnelle de l’agent : la norme correspond à un agent exerçant à temps complet. Elle doit donc être adaptée si l’agent exerce à temps partiel, s’il s’est absenté pour maladie…

-          Volume de dossiers remis à l’huissier : l’huissier ne maîtrise pas le flux des dossiers qui lui sont remis. Il peut arriver que le nombre de dossiers remis à l’huissier par les trésoreries en une année soit supérieur à sa capacité de traitement. Dans un tel cas, le dénominateur sera limité à la capacité de traitement de l’huissier.

-          Rythme de remise des dossiers à l’huissier : l’activité de l’huissier est dépendante du rythme de transmission des dossiers. Ainsi, l’huissier rencontrera des difficultés pour traiter tous les dossiers dans le délai de 3 mois si le rythme de remise des dossiers est très irrégulier (réception pendant plusieurs mois d’un faible nombre de dossiers, remise en masse de dossiers 2 à 3 fois par an, par exemple). La norme devra être adaptée en conséquence.

-          Type de saisie demandé : Certains huissiers sont amenés à notifier en masse des saisies attribution car leur périmètre d’activité comprend, par exemple, un centre CCP ou une CAF. Ces dossiers sont traités très rapidement. Afin de ne pas fausser l’analyse pour ces huissiers, la norme devra être vérifiée d’une part sur les saisies-attribution, d’autre part sur les saisies-ventes.

 

Critère 3 : Efficacité des procédures de saisie-vente

Il s’agit de mesurer la part des saisies interrompues (établies lorsqu’il y a paiement total ou partiel) dans le total des saisies-ventes. Cet indicateur permet d’apprécier l’efficacité des procédures diligentées par l’huissier.

Mode de calcul de l’indicateur : (Numérateur / Dénominateur)

Numérateur : nombre de procès-verbaux de saisie interrompue.

Dénominateur : nombre de procès-verbaux[2] établis, hors procès-verbaux de perquisition.

Norme : les procès-verbaux de saisie interrompue correspondent à 25 % des procès-verbaux signifiés dans l’année.

Cette norme doit être adaptée en fonction de certaines caractéristiques sociologiques des débiteurs poursuivis.

Facteur à prendre en compte :

-          Caractéristiques sociologiques des débiteurs poursuivis : un huissier qui exerce dans des zones sensibles obtiendra structurellement de moins bons résultats. La norme devra être adaptée à la situation de l’huissier selon que son périmètre inclut tout ou partie d’une telle zone.

-          Nature des créances à recouvrer : si une part significative de l’activité de l’huissier porte sur des créances ayant fait l’objet préalablement d’une phase comminatoire par huissier de justice, la norme devra être réduite car les résultats de l’huissier du Trésor en termes de recouvrement effectif seront inférieurs à ceux qu’il aurait pu obtenir si les créances lui avaient été confiées dès l’origine.

 

Critère 4 : Implication personnelle et participation active à la politique de poursuite

Cet axe tend à apprécier le degré d’implication de l’huissier dans la politique de poursuite menée par le ou les trésoreries pour lesquelles il instrumente.

Norme : l’huissier rend compte de ses résultats aux comptables et au service du recouvrement de la trésorerie générale. Il se montre soucieux de tout ce qui peut améliorer l’efficacité de son travail et plus généralement les performances du département en matière de recouvrement (évolution des méthodes de travail, acceptation de modifications éventuelles de son périmètre dans l’intérêt du service…).

Il conviendra de valoriser l’huissier qui, en accord avec sa hiérarchie, va au-delà de cette norme :

il procède à une analyse qualitative des dossiers qui lui sont remis et échange sur ce sujet avec les trésoreries et la trésorerie générale ; il propose la mise en œuvre de poursuites adaptées aux créances à enjeu ; il traite en toute sécurité juridique des dossiers particulièrement complexes…

 

MODE DE FONCTIONNEMENT : quelques précisions

 

La part modulable sera payée par douzièmes mensuels ; son montant sera fixé par le TPG au vu des résultats de l’année précédente, comme en matière de notation.

Comme vous l’avez remarqué, les critères retenus sont très proches de ceux qui servent à noter l’agent. Pour toutes ces raisons, la DGCP envisage de faire coïncider les deux opérations pour ne faire qu’un seul entretien de notation et d’attribution de part modulable.

La grande différence est que la notation, même très bonne, peut ne pas donner lieu à attribution de bonification systématique, puisque le capital mois est limité, alors que la rémunération variable est intégralement abondée au niveau des crédits dans chaque TG pour chaque huissier. Le pourcentage d’attribution de cette prime devra donc être en accord avec les appréciations, et ne pas intégrer une notion de progression.

Pour la première année de la réforme, la part variable devrait être fixée à 100% pour tous les huissiers en fonctions.

Pour les nouveaux arrivants (sortie d’école, anciens inspecteurs…) qui ne disposent pas de références, le montant devrait être fixé à 50%.

Au cas où l’attributaire de la part variable ne serait pas satisfait du pourcentage qui lui est alloué, la DGCP prévoit un recours en plusieurs étapes, calqué sur celui de la notation, mais avec un formalisme allégé :

-recours écrit devant le TPG

-réponse écrite du TPG

-si la réponse ne satisfait pas l’intéressé, possibilité de recours devant une formation composée des représentants de la CAP centrale, qui examinera les dossiers et rendra ses conclusions, consignées dans un relevé de conclusions, avec demande éventuelle de rectification de l’attribution du montant de la part modulable à l’adresse du TPG.

 

REINTEGRATION DANS LES BUREAUX : pas tout de suite !

 

A la suite de rumeurs alarmistes remontées du réseau, certains Trésoriers Payeurs Généraux ayant affirmé imprudemment qu’ils « réintègreraient les huissiers dans les bureaux », votre syndicat a de nouveau questionné la DGCP à ce sujet.

Nous avons toujours demandé, lors des discussions sur le statut, que soit bien précisé ce point sensible ; lors de la réunion du 13 novembre, il a été de nouveau précisé, et confirmé par le Directeur Général lui-même, que les emplois d’huissier sont implantés et « désimplantés » par département au niveau national et le resteront ; que les TPG peuvent naturellement faire évoluer le nombre d’huissiers, en demandant des créations de postes ou des suppressions, mais qu’il n’est pas de leur pouvoir de transformer des emplois d’huissiers en inspecteurs et réciproquement et qu’il ne le sera pas plus demain qu’aujourd’hui.

Ce point sera inscrit à l’ordre du jour du prochain CTPC, et une communication sera faite à ce sujet par la DGCP pour faire cesser ce qu’elle qualifie « d’interprétation déviante » du nouveau statut.

Précisons par ailleurs qu’au niveau des mutations, les emplois d’huissiers seront « fléchés », et donc gérés de manière individualisée, comme ceux des inspecteurs comptables. Ils relèveront donc du mouvement national, ceci pour éviter qu’un inspecteur se trouve huissier malgré lui –ou l’inverse-. Il n’est donc pas question d’envoyer un contingent d’inspecteurs dans les TG, le TPG les répartissant ensuite selon son bon vouloir entre inspecteurs huissiers et inspecteurs chargés de mission ou adjoints.

Pour les inspecteurs voulant devenir huissiers, il sera prévu un stage d’adaptation à l’emploi dont les contours ne sont pas encore définis, mais qui pourrait être d’une assez longue durée (6 mois?)

 

CONTROLEURS COMMISSIONNES : la fin d’une époque

 

Les contrôleurs commissionnés sont actuellement au nombre de 96 à exercer leurs fonctions. Le nouveau statut prévoira qu’ils ne pourront plus le faire qu’à titre temporaire.

Dès lors, les anciens contrôleurs commissionnés devraient être éligibles, selon les représentants de la DGCP eux-mêmes, au principe de la garantie de ressources, ce qui constitue une nouvelle rassurante, et une approche sociale satisfaisante, à notre avis, de la question.

Pour les contrôleurs commissionnés appelés à exercer après la parution de la réforme, une indemnité spécifique sera prévue par la DGCP, qui en donnera les contours ultérieurement.

Il conviendra de veiller à ce que le recours à des contrôleurs commissionnés soit limité dans le temps à une situation particulière, de façon à ne plus voir des départements confier leurs poursuites de manière permanente à des commissionnés, sans jamais créer les emplois correspondants.

 

PROCHAINE GRANDE REUNION DES HUISSIERS DU TRESOR PUBLIC

Mercredi 13 décembre 2006 à 9 heures 30

 

L’ATRIUM salle 213  5, Place des Vins de France PARIS XII°

Métro : Ligne M 14  station Cour Saint Emilion

 

Un repas amical aura lieu ensuite

S’inscrire obligatoirement auprès de Jean-claude PINAUD, teléphone 01 30 35 93 15

 


[1] Actes = procès-verbaux notifiés par l’huissier du Trésor, hors tentatives de saisies.

[2] saisie interrompue (y compris saisie interrompue par courrier), tentative avec suspension d’exécution (TAS), procès-verbal de saisie-vente, procès-verbal d’opposition et procès-verbal de carence.

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